Q : Hamed, si tu devais te présenter à quelqu’un qui ne te connaît pas du tout, que dirais-tu ?
Un amoureux de la vie, un passionné, quelqu’un de gentil avec du cœur, car pour moi, ce qu’on donne, on le reçoit en échange. Mais je dirais avant tout que je suis comédien, passionné par le cinéma.
Q : Comment cette passion pour le cinéma est-elle née ?
Depuis petit. J’ai commencé par les films berbères et marocains, mes parents étant originaires de Taroudant, une petite ville près d’Agadir. Tous les samedis, avec mes parents, on avait un rituel : on allait acheter une nouvelle cassette et on la regardait ensemble. Puis mon père achetait aussi tous les films de Louis de Funès, Pierre Richard, Belmondo… que j’ai encore en cassette dans ma cave. C’était plus une passion qu’un rêve de métier à l’époque.
Q : À quel moment as-tu décidé de passer de spectateur à acteur ?
Vers 25-26 ans. J’étais fasciné par les films et un jour, je me suis dit : “Pourquoi pas moi ?”. J’ai essayé et j’ai vite compris que c’était un vrai métier. Mon premier vrai plateau, c’était sur La Vache de Mohamed Hamidi. J’ai été époustouflé. Ce jour-là, je me suis promis de recommencer.
Q : Depuis ce tournage, quels moments t’ont le plus marqué ?
Il y a eu une période de galère, avec des fausses promesses et des attentes déçues. Mais depuis que je suis avec ma nouvelle agence, je revis. Je fais un petit coucou à Sophie Lemaitre, le meilleur agent du monde ! Et puis il y a mon dernier projet : Cocorico 2 avec Didier Bourdon et Christian Clavier, tourné à Bordeaux. C’était une expérience incroyable.
Q : Qu’est-ce qui t’inspire et nourrit ton jeu d’acteur ?
Ma coach Yasmina Patural, que je considère comme la meilleure. Elle travaille avec des enfants et des adultes, et croyez-moi, gérer des enfants, c’est un art. Je m’inspire aussi beaucoup de ma maman, qui est très drôle. Et je continue de me former, car même si j’ai fait beaucoup de projets cette année, je considère que je ne suis pas encore au décollage.
Q : Quels sont tes rêves pour l’avenir ?
Vivre pleinement de mes projets et devenir intermittent. Je peux jouer des rôles très différents : jeune de quartier, chef de chantier, ambassadeur maghrébin… J’aimerais travailler avec Abdel Raouf Dafri, Julien Seri, et le Graal serait Jacques Audiard. Mon film préféré est Un prophète. J’aimerais aussi tourner avec Reda Kateb, Roschdy Zem, Khammes… La liste est longue, et j’espère que ce jour viendra.
Q : En dehors du cinéma, tu as d’autres passions ou projets personnels qui te tiennent à cœur ?
Oui bien sûr, je suis un grand fan de mode de Street Wear, j’ai une marque d’ailleurs que j’ai arrêté de développer depuis 2020, mais je vais sortir de nouveau drop. J’adore les Sneakers aussi, j’en ai au moins 200 chez moi ! Les parfums aussi… en gros tout ce qui tourne à l’image ! C’est tout un packaging lol.
Q : Le métier de comédien peut être parfois instable et exigeant. Qu’est-ce qui te motive à continuer malgré les difficultés ?
La résilience, le fait de croire en moi. Je crois beaucoup en moi, je me suis donné les moyens, j’ai investi sur moi, j’ai fait des bandes démo, j’ai payé des shootings avec des vrais photographes. J’ai gaspillé beaucoup d’argent mais je savais que ça allait marcher. Et puis je sais que j’ai un cœur pur, et en croyant je sais que c’est Dieu qui donne. J’espère que ça commence à payer ! En tout cas, merci aux agents qui ont cru en moi, car grâce à eux j’ai rencontré le meilleur agent du monde : Sophie ❤️❤️.
Q : Si tu pouvais donner un conseil à quelqu’un qui rêve de devenir acteur, quel serait-il ?
Ne lâche rien, je sais que c’est une réponse simple, mais faut vraiment rien lâcher. Ensuite, forme-toi avec des coaches. Il y a tellement d’écoles aujourd’hui où tu payes 1000 € par mois et tu n’apprends rien. Ça ne sert à rien. De toute façon, la meilleure des écoles, c’est les plateaux cinéma et les castings, travailler avec des directeurs de casting ou des réalisateurs. Et surtout, croire en soi : si tu ne crois pas en toi, c’est mort.