Longtemps considérés à tort comme des « substances dangereuses », les psychédéliques regagnent de plus en plus d’intérêt depuis quelques années. En effet, les essais cliniques se multiplient afin d’étudier ces molécules, qui associées à des psychothérapies, pourraient présenter de multiples bienfaits. Découvrez en plus sur les psychothérapies psychédéliques dans cet article.

Qu’est ce qu’une substance ou un psychotrope psychédélique ?

Les psychédéliques sont des molécules classées dans la catégorie des hallucinogènes, agissant essentiellement sur le système sérotoninergique en activant les récepteurs 5HT2A de la sérotonine. Les plus connus sont le LSD, la MDMA (ecstasy), la psilocybine et la kétamine.

Il s’agit selon le docteur Olivier Chambon, psychiatre Français, de substances chimiques pouvant être naturelles ou synthétisées, induisant lors de leur consommation des modifications sur les plans physique, émotionnel, mental et spirituel. Il les décrit comme des médicaments efficaces et puissants ne provoquant pas de dépendance physique, et donc pouvant être utilisés avec sécurité pour le corps et l’esprit, mais ce à condition que des mesures bien précises soient respectées.

En effet, toujours selon le docteur Olivier Chambon, lorsque les psychédéliques sont utilisés dans les conditions de sécurité exigées, ils peuvent agir sur des maladies psychologiques et physiques ne répondant pas à d’autres thérapeutiques et ce sans induire de dépendance physique. Ceci leur confère donc un très bon rapport bénéfices/risques en comparaison à d’autres médicaments. Il reste néanmoins important de bien comprendre qu’il ne s’agit pas de substances miracles et que le malade doit s’impliquer pleinement dans la prise en charge de sa pathologie.

Psychothérapies psychédéliques : définition et explications

Egalement appelée psychothérapie assistée par les psychédéliques (PAP), la thérapie psychédélique consiste en l’usage de substances psychédéliques dans la prise en charge de pathologies psychologiques et physiques telles que l’anxiété, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou les addictions.

Il existe deux types de psychothérapies psychédéliques :

La psychothérapie par approche psycholytique : utilisée en Europe, elle consiste en d’administrations à intervalles réguliers de doses faibles à modérées de psychédéliques (par exemple 100 à 150 microgrammes de LSD) afin de réduire les défenses cognitives, d’approfondir la faculté d’introspection et d’évocation de souvenir refoulés. Elle trouve son indication dans la prise en charge des états de stress post-traumatique et les troubles de la personnalité.

La psychothérapie par approche psychédélique : technique plus pratiquée en Amérique du Nord, cette approche réside dans l’utilisation en une prise unique de fortes doses de psychédéliques (200 microgrammes de LSD par exemple), afin de provoquer une expérience dite « paroxystique transcendantale ». Son principal but est de permettre un changement profond de la conscience et ainsi de la connaissance de soi. Cette technique est utilisée dans le traitement de l’anxiété, notamment celle liée à la fin de vie et des dépendances.

Bienfaits des thérapies psychédéliques

Après de longues années d’interdiction de toutes recherches humaines avec les psychédéliques, ces substances bénéficient à nouveau, depuis le début des années 1990, d’un vif intérêt de la communauté scientifique. En effet, de nombreux essais cliniques sont en cours de réalisation à travers le monde afin de déterminer l’action et l’efficacité de ces molécules dans la prise en charge de pathologies telles que la dépression, l’anxiété, les dépendances – notamment à l’alcool et à la nicotine – ou encore les TOC.

Les résultats de ces différents essais cliniques s’avèrent assez intéressants. Effectivement, la psilocybine associée à la psychothérapie semble réduire de manière significative l’anxiété et la dépression associées à une maladie cancéreuse en phase terminale. Elle pourrait aussi avoir un effet dans la réduction de la consommation de tabac et d’alcool ainsi que des symptômes d’un TOC. Le LSD semblerait également réduire considérablement les manifestations liées à l’anxiété. Enfin, la MDMA utilisée elle aussi avec une psychothérapie donne des résultats plutôt prometteurs dans la prise en charge d’états de stress post-traumatique.

Bien que les résultats des multiples essais cliniques semblent plutôt prometteurs, il est important de souligner que des études à plus large échelle sont encore nécessaires afin d’affirmer avec certitude l’efficacité des psychothérapies psychédéliques. Il est également nécessaire de rappeler qu’un cadre médical bien défini et sécurisé est impératif à la pratique de ces psychothérapies.